En 2014, le Centre Hubertine Auclert avait réalisé un premier colloque afin de faire un état des lieux des connaissances en France et ailleurs sur les cyberviolences sexistes et sexuelles. Le constat avait été dressé de l’absence d’analyses permettant de comprendre spécifiquement ces formes de violences.
L’Observatoire régional des violences faites aux femmes du Centre Hubertine Auclert a coordonné la toute première étude sur le cybersexisme. Cette étude a été réalisée par l’Observatoire Universitaire International d’Éducation et Prévention (OUIEP) de l’Université Paris Est Créteil (dir. Sigolène Couchot-Schiex et Benjamin Moignard) auprès de 1127 élèves de classes de 5ème à la Seconde en partenariat avec les Rectorats de Paris, Créteil et Versailles.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée entre octobre 2015 et avril 2016 par questionnaire, entretiens collectifs et individuels avec les élèves (filles et garçons), et entretiens individuels avec les adultes dans 12 établissements scolaires (collèges et lycées) représentatifs du territoire francilien.
Principaux résultats
Les filles déclarent plus que les garçons avoir subi des violences en lien avec les outils numériques, et les violences qu’elles déclarent ont une forte dimension sexiste.
- 20 % des filles (13 % pour les garçons) rapportent avoir été insultées en ligne sur leur apparence physique (poids, taille ou de toute autre particularité physique).
- 17 % des filles (et 11 % des garçons) déclarent avoir été confrontées à des cyberviolences à caractère sexuel par le biais de photos, vidéos ou textos envoyés sous la contrainte et/ou diffusés sans l’accord et/ou reçus sans en avoir envie. Cela concerne ainsi près de 3 filles et 2 garçons dans chaque classe.
- 1 jeune sur 4 n’a jamais parlé des violences subies. Pourtant ces violences qui se déploient dans un espace dit « virtuel » ont clairement des conséquences réelles dans le champ scolaire et dans la vie des jeunes : harcèlement en classe, isolement, sentiment qu’il n’y a aucune échappatoire du fait du caractère continu de ces violences ne laissant aucun répit aux jeunes (24h/24).
Aujourd’hui, la sociabilité des adolescents et adolescentes passe par la mise en scène et l’exposition de soi notamment via les réseaux sociaux, mais cela n’a pas les mêmes conséquences pour les filles et les garçons. Par exemple, à travers la diffusion virale de selfies dénudés, les garçons gagnent en popularité, et les filles sont jugées de manière négative et insultées.
Définition : le cybersexisme touche majoritairement les filles mais contribue à imposer les normes de féminité et de masculinité aux deux sexes, garçons et filles. Il désigne ces violences qui se déploient en ligne dans le but d’insulter, harceler, humilier, répandre des rumeurs, isoler…
Ces violences contaminent l’espace en présentiel (« hors ligne ») ou inversement. Elles ont la particularité de réduire les filles à leur apparence physique et contribuer à contrôler leur sexualité tout en survalorisant la virilité et la sexualité des garçons.
Le cybersexisme bénéficie d’une double invisibilité
- Il se déroule dans un espace virtuel, favorisant l’anonymat, la dissémination et échappant au contrôle, en particulier des adultes.
- Il s’inscrit dans un système de contraintes liées aux rôles assignés aux filles et aux garçons qui sont intériorisées, et rendent difficile son repérage.
Cette étude est assortie de 9 recommandations opérationnelles, en direction notamment de la communauté éducative.
En 2014, le Centre Hubertine Auclert avait réalisé un premier colloque afin de faire un état des lieux des connaissances en France et ailleurs sur les cyberviolences sexistes et sexuelles. Le constat avait été dressé de l’absence d’analyses permettant de comprendre spécifiquement ces formes de violences.
L’Observatoire régional des violences faites aux femmes du Centre Hubertine Auclert a coordonné la toute première étude sur le cybersexisme. Cette étude a été réalisée par l’Observatoire Universitaire International d’Éducation et Prévention (OUIEP) de l’Université Paris Est Créteil (dir. Sigolène Couchot-Schiex et Benjamin Moignard) auprès de 1127 élèves de classes de 5ème à la Seconde en partenariat avec les Rectorats de Paris, Créteil et Versailles.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée entre octobre 2015 et avril 2016 par questionnaire, entretiens collectifs et individuels avec les élèves (filles et garçons), et entretiens individuels avec les adultes dans 12 établissements scolaires (collèges et lycées) représentatifs du territoire francilien.
Principaux résultats
Les filles déclarent plus que les garçons avoir subi des violences en lien avec les outils numériques, et les violences qu’elles déclarent ont une forte dimension sexiste.
Aujourd’hui, la sociabilité des adolescents et adolescentes passe par la mise en scène et l’exposition de soi notamment via les réseaux sociaux, mais cela n’a pas les mêmes conséquences pour les filles et les garçons. Par exemple, à travers la diffusion virale de selfies dénudés, les garçons gagnent en popularité, et les filles sont jugées de manière négative et insultées.
Définition : le cybersexisme touche majoritairement les filles mais contribue à imposer les normes de féminité et de masculinité aux deux sexes, garçons et filles. Il désigne ces violences qui se déploient en ligne dans le but d’insulter, harceler, humilier, répandre des rumeurs, isoler…
Ces violences contaminent l’espace en présentiel (« hors ligne ») ou inversement. Elles ont la particularité de réduire les filles à leur apparence physique et contribuer à contrôler leur sexualité tout en survalorisant la virilité et la sexualité des garçons.
Le cybersexisme bénéficie d’une double invisibilité
Cette étude est assortie de 9 recommandations opérationnelles, en direction notamment de la communauté éducative.